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Affichage des articles du novembre, 2022

Photographie/ Poésie : Brigitte Palaggi et Olivier Domerg, La Verte traVersée, éditions L’atelier contemporain

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Après le Manscrit, Olivier Domerg poursuit sa patiente analyse du paysage. La couverture de son dernier opus, La Verte traVersée, en résume la teneur poétique : la photographie de Brigitte Palaggi donne à voir un paysage pluvieux balayé par un essuie-glace invisible. La plaine arborée s’en trouve déformée, comme indiquant par la flèche inclinée des arbres le sens à suivre. Sur le tableau de bord, une carte routière dépliée : la version cartographiée de cette région du Cantal que Domerg soumet à son expertise de topographie poétique. La Verte traVersée se compose de vingt chapitres, dont l’ultime est constitué des photographies de Brigitte Palaggi, complément plastique clôturant le périple cantalien des deux complices. Ciels lourds de nuages surmontant des vallées où sinuent de fins ruisseaux, monts et puys encore enneigés et prairies à l’infini. Et en images comme en textes, du vert et encore du vert. Car du renouveau chlorophyllien printanier Olivier Domerg fait son principe premier,

Poésie : Ada Mondès, Des Corps poussés jusqu’à la nuit, (ed. Les carnets du dessert de lune)

Le dernier opus d’Ada Mondès se divise en trois grands poèmes aux formes diverses, de la litanie exaltée de l’Héritage à l’éclatement bilingue de Rien n’empêche le chant en passant par la fragmentation haletante de Marcher le monde. Si la poétesse explore autant de formes, c’est qu’il n’est aucun moule prédéfini capable d’accueillir définitivement telle énergie inspirée. Une vitalité qui choisit résolument de ne pas se contenir, un livre-monde où se côtoient psalmodies, rythmes, slam, vers éclatés, où se mêlent amour de la vie et découragements légitimes, où la faim de l’errante se nourrit de l’inconditionnelle adoration de la beauté. Le recueil s’ouvre sur « Memento », sorte de cortège apollinarien, constat désolé d’un monde voué au profit (« l’imaginaire tari à la source du pétrole ») et à la destruction. Face aux génocides et aux camps, que peut la voix du poète ? Sans doute se contenter -et c’est déjà beaucoup- à la façon rimbaldienne, de dresser la liste de ce qu’il voit : « J’ai