Olivier Domerg s’attache encore et toujours à écrire le paysage. La Reverdie n’échappe pas à la règle. Mais à la scrupuleuse analyse de l’espace se joint cette fois celle d’une saison précise : ce moment de grâce éphémère situé entre la fin de l’été et le début d’automne où, dans un dernier sursaut de vitalité, la nature retrouve des couleurs, le vert plus précisément. C’est cette « reverdie », moment fragile et transitoire, que s’attache à décrire le poète. « La campagne reverdit (…). Un peu d’eau, du soleil, suffisent à ce que reparte la flore que l’été maltraita » (p.13). Dans une approche synesthésique, le poète fait l’inventaire de la nature régénérée : pissenlits, léontodons, fenouillères, plantes consonantes d’un sud (où vit Olivier Domerg) malmené par l’été finissant. À la vue (« Voir traverse le poème ») s’ajoutent les sensations auditives permanentes (« Le vent, forcissant, submerge la bande son ») ou les multiples impressions tactiles (« Mollesse sous le pied, sensation de