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Affichage des articles du novembre, 2023

Une interview du prix Goncourt par Natalia Kholodovitch

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Le dernier prix Goncourt Jean-Baptiste Andrea pour le roman "Veiller sur elle" répond à une interview menée par Natalia Kholodovitch pour le Cannet Web TV .

Récit : Roland Dorgelès, Les Croix de bois, 1919

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Peu d’œuvres procurent ainsi l’impression d’un souffle puissant et brûlant. Il n’y a pas précisément d’histoire parce que c’est l’Histoire qui écrit celle-ci, que l’on croit si bien connaître. Après la lecture du Feu de Barbusse et d’À l’Ouest rien de nouveau de Remarque je pouvais légitimement penser être avoir fait le tour de la littérature de guerre, la Grande, celle qui m’importe plus que les autres parce qu’elle a touché de près mes ascendants et qu’une visite émue de Verdun en 2017 (précisément 100 ans après que mon grand-père y a combattu) m’a donné envie de renouer avec nos poilus. Je n’avais de Dorgelès que l’image potache d’un jeune homme faisant les quatre-cents coups à Montmartre avec Max Jacob et Apollinaire. Ici, le subtil positionnement du narrateur, dont on ignore l’identité – sans doute Dorgelès lui-même – donne au récit toute son authenticité : un témoignage direct et empathique du soldat relatant l’horreur répétée des assauts dans une langue souvent poétique mais qu

Poésie : Olivier DOMERG, La Reverdie (éditions Atelier Rue du Soleil)

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Olivier Domerg s’attache encore et toujours à écrire le paysage. La Reverdie n’échappe pas à la règle. Mais à la scrupuleuse analyse de l’espace se joint cette fois celle d’une saison précise : ce moment de grâce éphémère situé entre la fin de l’été et le début d’automne où, dans un dernier sursaut de vitalité, la nature retrouve des couleurs, le vert plus précisément. C’est cette « reverdie », moment fragile et transitoire, que s’attache à décrire le poète. « La campagne reverdit (…). Un peu d’eau, du soleil, suffisent à ce que reparte la flore que l’été maltraita » (p.13). Dans une approche synesthésique, le poète fait l’inventaire de la nature régénérée : pissenlits, léontodons, fenouillères, plantes consonantes d’un sud (où vit Olivier Domerg) malmené par l’été finissant. À la vue (« Voir traverse le poème ») s’ajoutent les sensations auditives permanentes (« Le vent, forcissant, submerge la bande son ») ou les multiples impressions tactiles (« Mollesse sous le pied, sensation de