Roman : Edward Abbey, Le Gang de la clé à molette

Anarchistes, écologistes de la première heure, partisans de la manière forte, Doc Sarvis, son adorable nymphette Abbzug, Hayduke (un ancien du Vietnam) et Smith se sont prêts à tout pour rendre à la nature toutes ses prérogatives. Ça commence gentiment par la destruction de pancartes publicitaires qui jalonnent le désert du Nouveau Mexique, brûlées ou dézinguées parce que défigurant le paysage. Puis les destructions se portent sur les grands axes routiers : un pont dont les piliers sont sabotés, un train que l’on fait dérailler avant de s’attaquer à un immense barrage formant un lac artificiel. Rendre le Missouri à son cours originel, tel est le but ultime des troublions tellement fêlés qu’ils en deviennent attachants. Si les descriptions méthodiques et souvent drôlatiques des destructions sont jubilatoires, les poursuites qui s’en suivent le sont plus encore, au risque de rendre les péripéties parfois peu crédibles. Miraculeusement (mais surtout grâce aux ruses du vétéran...